mardi 12 juin 2012

Rose de Tatiana de Rosnay

Voici ma lecture achevée hier matin, elle s'est faite commune avec toute une équipe d'amis lecteurs sur Livraddict et nous devons en parler ensemble lors d'un forum demain soir. Cette lecture avait d'ailleurs été proposée par l'un d'entre eux et je me suis laissée tenté et je n'en regrette rien bien au contraire. Dans ce roman épistolaire, Tatiana de Rosnay nous entraîne au cœur d’un monde où les petits métiers tels herboriste, relieur, chiffonnier fleurissaient, et dont il ne reste que les vestiges. Au rythme de ma lecture, j'ai vécu l’Histoire,une époque, celle que nous raconte Rose, témoin du traumatisme suscité par ces grands travaux d’embellissement dans la capitale: Au XIXe siècle, alors qu’une nouvelle classe bourgeoise, issue de la révolution industrielle, s’enrichit, l’immense majorité de la population survit avec des salaires de misère. Les inégalités se creusent et le mécontentement grandit jusqu’à ce que le peuple de Paris se soulève en 1848. Cette révolution amène Napoléon III au pouvoir. Il veut transformer les conditions de vie des Parisiens. Pour mener à bien ce grand projet, il lui faut un homme d’action. Ce sera le Baron Haussmann, que Napoléon III nomme préfet de la Seine en 1853 avec la mission d’«aérer, unifier et embellir la ville» pour faire de Paris la capitale la plus prestigieuse de l’Europe. Haussmann fait détruire plus de 120000 logements insalubres. Des quartiers entiers sont rasés laissant place à des parcs et à des squares. 300 kilomètres de boulevards et avenues rectilignes voient le jour, créant ainsi un réseau de circulation à la mesure de la capitale. Jamais, de toute son histoire, Paris n’avait subi une métamorphose aussi rapide et aussi radicale. Les Français découvrent aussi les voyages en chemin de fer avec la construction des grandes gares parisiennes, connectées entre elles par un nouveau système de transports en commun : des omnibus à chevaux, à vapeur et surtout le Métropolitain. Cette lecture fut très agréable et facile à entrecouper au gré de mes autres activités puisque qu'elle est rytmée par les lettres qu'écrit Rose à son mari décédé, tout le roman est écrit sous cette forme de lettres, tel un journal qui rend hommage au combat de cette femme seule contre tous. Elle nous partage indirectement tous ses souvenirs de vie dans cette maison qu'elle ne veut à aucun prix quitter. Elle nous dévoile aussi vers la fin, un terrible secret, qu'elle dévoile par la même occasion à son mari puisque jamais personne n'en saura rien auparavant. D'ailleurs, là j'ai été déçue : toute ma lecture fut plongée dans un temps en arrière, pour avoir vécue à Paris un certain temps et avoir fréquenté les "beaux" quartiers dont il est question principalement par la création de ces grandes avenues, tous ces lieux que j'ai dû fréquenter pour mon travail d'à l'époque, et bien d'un coup, avec cette révélation toute personnelle sur Rose, je me suis senti retirée du roman, sur quelques pages très rapides heureusement ; j'étais tellement plongée dans l'histoire proprement dite de cette époque que nous partage si bien dans les détails Rose que là du coup je me suis dit, pourquoi cet évènement qui n'a rapport avec rien d'autre, j'en arrivais presque à la fin des 250 pages, je trouvais les évènements tragiques qu'avaient dû vivre Rose en voyant sa ville, sa rue déchiquetées, ses voisins, amis et familles s'éloigner par obligation...je trouvais déjà tous ses supplices suffisants, sa lutte tellement remarquable, tout ceci en faisait l'essence même de ce roman. Je ne jugeais vraiment pas nécessaire d'en introduire ce détail sordide, toute l'histoire avait déjà son poids, à aucun moment je ne me suis ennuyée, j'ai cru même connaître Madame Rose, par sa douceur et sa droiture de caractère, par sa fidèlité surtout et son attachement à la vie, aux gens, à son quartier tout entier. Dans cette ode à la capitale, les maisons regorgent de secrets et les murs sont imprégnés de souvenirs. J'ai appris beaucoup sur cette page d'histoire, j'ai redécouvert de grands Personnages qui ont marqué cette époque ; je me suis revue il y a 13 ans en arrière, parcourant au gré du vent les rues de Paris, que je trouvais tellement si belles, parfois ces édifices gigantesques, aussi sans me douter, et je m'en veux de n'y avoir réfléchi alors, que tellement de souffrance était passée par là avant pour en arriver là. Curieuse comme je suis, je m'en veux de tout ce temps passé dans la Capitale sans avoir fouiné dans les livres et les sources pour savoir comment Paris était et comment Paris en était arrivée là! J'ai découvert ici l'auteur, j'ai beaucoup apprécié sa plume, son écriture est rempli de respect pour ses personnages, rempli d'émotion et de sentiment, j'ai vécu comme tout près de Rose ses bons et ses mauvais moments, je me suis senti parfois accroupie cachée dans son cellier. Un joli coup de coeur pour moi et je pense pousser plus loin ma découverte avec Tatiana dans ses autres lignes. je pense également ces jours-ci partager avec vous quelques pages de tout ceci justement, et sans doute quelques découvertes, fruits de mes recherches sur ces évènements. Il m'a été difficile de fermer la dernière page, je n'ai pu dire au revoir à Rose, c'est elle qui m'a quitté mais je ne vous dévoilerais pas comment, à vous de le découvrir.

1 commentaire:

  1. J'ai lu ce livre récemment (il faut que me mette à rédiger un petit billet ^_^), et je ne l'ai pas tellement aimé. J'ai trouvé intéressant le fait de traiter ce côté de l'histoire, celui du réaménagement de Paris vu par une parisienne qui ne veut pas de tout ça, mais bien que le livre ne soit pas très épais, j'ai mis un certain temps à le lire... Que Rose s'adresse à son défunt mari, au départ j'ai trouvé l'idée originale et mignonne, mais à force, j'ai trouvé ça un peu lourd et bizarre... J'approfondirai ce côté qui m'a déplu dans mon article :-)
    Par contre, l'ambiance de ces vieux quartiers est très bien retranscrite j'ai trouvé ; on s'y croirait :-)

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