La Splendeur de la Vie de Michael Kumpfmüller aux Editions Albin Michel

Grâce à Libfly que je remercie vivement pour cette superbe découverte, je me suis plongée dans cette lecture dans le cadre des prix en lice pour le Salon des Littératures Européennes de Cognac 21/24 novembre 2013. Je ne connaissais ni l'auteur, ni le personnage à vrai dire, de nom biensûr, mais rien de très particulier. Et là j'ai fait sa connaissance dans les derniers mois de sa vie. En Juillet 1923, Franz Kafka accompagne sa soeur à Müritz petite station balnéaire de la Baltique. C'est là qu'il rencontre Dora Diamant.

La Splendeur de la Vie raconte l'histoire d'amour entre Kafka et Dora, son dernier amour, elle a 25ans et lui 40, il est déjà malade, atteint de la tuberculose, et elle elle est pleine de vie. Dora va endosser le rôle d'infirmière pour le soulager et elle le fait avec une abnégation éblouissante ! On découvre aussi Berlin dans les années 20-30, avec la crise financière et la montée du nazisme qui préoccupent tellement Dora et Franz ; ils envisagent l'émigration en Palestine. On se promène dans les passages heureux de la fin de vie de Kafka comme un hommage à Dora, un hommage à ce dévouement, à cet amour ; on assiste au manque d'argent, aux logements précaires, la maladie qui s'approfondie. La vie est difficile dans cette Allemagne meurtrie au sortir de la première guerre mondiale. Dora travaille un temps à la cuisine d'une colonie de vacances où les enfants sont juifs de l'Est abrités par les juifs de l'Ouest. Kafka écrit peu mais il écrit ; il écrit aussi beaucoup de lettres et de cartes postales...des correspondances préservées par Dora puis confisquées par la Gestapo.

L'auteur utilise la narration, "il" parfois "elle", l'histoire se dévoile en de courts chapitres en trois actes comme un théatre, le théatre de leur vie, de leur amour : Arriver, Rester, Partir. Kafka n'est jamais nommé, on lit le "docteur" ou "Franz" ou "il", pourtant nous entrons dans les gestes du quotidien, il nous parle de ses relations compliquées avec les femmes, toujours un échec, mais pas avec Dora ! J'ai été bouleversé par cet amour profond. Ce dévouement m'a touché et émue. Ces lignes sont emplies de délicatesse et de romantisme, de tristesse et de beauté. Un livre bijoux, un livre coup de coeur, un livre que je n'oublierais pas de si tôt, merci encore à Libfly et biensur vous pouvez trouver tous les renseignements sur cet évènement ici : libfly.com

Et pour finir cette chronique : "Elle dit que ç lui est égal qu'il soit malade. Egal, non. Je veux seulement être là où tu es, pour tout ce qui ensuivra nous aviserons le moment venu." "Tu es mon salut, dit-il." Un amour d'un autre siècle...